La méthylprednisolone : usages et précautions

février 16, 2025

La méthylprednisolone est un glucocorticoïde synthétique similaire au cortisol, une hormone naturelle produite par les glandes surrénales. Possédant de puissantes propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives, elle traite diverses affections. Ce médicament est disponible sous plusieurs formes et dosages :

  • Injection d’acétate de méthylprednisolone : 20 mg/ml, 40 mg/ml et 80 mg/ml.
  • Poudre pour injection de succinate sodique de méthylprednisolone : 40 mg, 125 mg, 500 mg, 1000 mg et 2000 mg.
  • Comprimés : 2 mg, 4 mg, 8 mg, 16 mg, 24 mg et 32 mg de méthylprednisolone.
  • Suspension rectale : 40 mg de méthylprednisolone par flacon.

La méthylprednisolone agit en inhibant l’activité des médiateurs inflammatoires comme l’histamine, les leucotriènes et les prostaglandines, réduisant ainsi les symptômes de l’inflammation.

De plus, elle supprime l’activité du système immunitaire pour traiter les maladies auto-immunes. La méthylprednisolone est également utilisée en association avec d’autres médicaments pour traiter les déséquilibres hormonaux.

La méthylprednisolone est indiquée dans le traitement d’un large éventail de maladies :

  • Infections graves : septicémie, choc septique, péritonite, typhoïde sévère, paludisme grave, diphtérie maligne, coqueluche, oreillons avec complications… pour lutter contre le choc, l’inflammation et l’œdème.
  • Allergies : réactions d’hypersensibilité médicamenteuse, allergies cutanées, allergies ORN, allergies pulmonaires (asthme).
  • Maladies systémiques : lupus érythémateux disséminé, polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme articulaire aigu.
  • Maladies du sang : leucémie aiguë, purpura thrombopénique idiopathique.
  • Troubles endocriniens : hyperplasie surrénale congénitale, insuffisance surrénale, hyperandrogénie, hypoglycémie.
  • Transplantation d’organes.

La méthylprednisolone est contre-indiquée dans les cas suivants :

  • Ulcère gastroduodénal.
  • Insuffisance cardiaque congestive, hypertension artérielle.
  • Troubles psychiatriques.
  • Diabète, insuffisance rénale.
  • Ostéoporose, glaucome.

Chez l’adulte, la dose initiale est de 6 à 40 mg par jour et doit être ajustée en fonction de l’individu, de son âge et de sa condition. Des exemples de posologies spécifiques incluent:

  • Crise d’asthme sévère en milieu hospitalier : 60 à 120 mg par voie intraveineuse toutes les 6 heures; après la crise, 32 à 48 mg par jour par voie orale, puis réduction progressive de la dose.
  • Crise d’asthme aiguë : 32 à 48 mg/jour pendant 5 jours, puis un traitement d’appoint à faible dose pendant 1 semaine si nécessaire.
  • Polyarthrite rhumatoïde sévère : 0,8 mg/kg/jour en doses fractionnées, puis une dose unique quotidienne, puis réduction progressive à la dose minimale efficace.
  • Rectocolite hémorragique chronique : lavement rectal (80 mg) pour les cas légers, 8 à 24 mg/jour par voie orale pour les cas aigus sévères.
  • Polyarthrite rhumatoïde : 4 à 6 mg/jour initialement. Doses plus élevées en phase aiguë : 16 à 32 mg/jour, puis réduction progressive.
  • Arthrite chronique infantile avec complications mettant en jeu le pronostic vital : traitement d’attaque de 10 à 30 mg/kg/cure (généralement 3 cures).
  • Syndrome néphrotique idiopathique : 0,8 à 1,6 mg/kg/jour pendant 6 semaines, puis réduction progressive sur 6 à 8 semaines.
  • Allergie sévère à courte durée : 125 mg par voie intraveineuse toutes les 6 heures.
  • Anémie hémolytique auto-immune : 1000 mg/jour par voie intraveineuse pendant 3 jours ou 64 mg/jour par voie orale. Traitement d’au moins 6 à 8 semaines.
  • Prévention des complications hémolytiques avant transfusion chez les patients atteints d’anémie hémolytique : 1000 mg par voie intraveineuse.
  • Sarcoïdose : 0,8 mg/kg/jour pour l’induction de la rémission. Dose d’entretien de 8 mg/jour.

La méthylprednisolone peut entraîner de nombreux effets secondaires et des conséquences négatives sur la santé si elle n’est pas utilisée correctement. Par conséquent, la posologie et le mode d’administration doivent être strictement conformes aux instructions du médecin et du pharmacien.

Lorsque la durée du traitement dépasse une semaine, les effets indésirables augmentent en nombre et en intensité. Voici quelques effets indésirables de la méthylprednisolone :

Effets secondaires fréquents, incidence > 1/100 :

  • Effets sur le système nerveux central : insomnie, nervosité.
  • Indigestion.
  • Saignements de nez.
  • Pilosité accrue.
  • Système endocrinien et métabolisme : augmentation du risque de diabète ou aggravation du diabète existant.
  • Système musculosquelettique : douleurs articulaires.
  • Effets oculaires : cataracte, glaucome.

Effets secondaires moins fréquents, incidence 1/1000 :

  • Système nerveux central : étourdissements, troubles psychiatriques, pseudotumeur cérébrale, céphalées, convulsions, hallucinations, changements d’humeur, délire, euphorie.
  • Système cardiovasculaire : œdème, hypertension artérielle.
  • Peau : atrophie cutanée, ecchymoses, hyperpigmentation.
  • Système endocrinien et métabolisme : syndrome de Cushing, retard de croissance, intolérance au glucose, suppression de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, hypokaliémie, alcalose, aménorrhée, hyperglycémie, rétention hydrosodée.
  • Système digestif : nausées, vomissements, ulcères gastriques, ballonnements, œsophagite, pancréatite.
  • Système musculosquelettique : ostéoporose, fractures, faiblesse musculaire.
  • Réactions d’hypersensibilité.

Les réactions allergiques graves sont rares. Cependant, il faut consulter un médecin d’urgence en cas de signes tels que des étourdissements, des difficultés respiratoires, une éruption cutanée, des démangeaisons ou un gonflement (en particulier de la langue, du visage et de la gorge).

La méthylprednisolone peut interagir avec certains médicaments, notamment :

  • Inhibiteurs du CYP3A4 : macrolides (érythromycine, clarithromycine), azolés (kétoconazole, itraconazole), antirétroviraux (ritonavir), inhibiteurs calciques (diltiazem), isoniazide.
  • Augmentation de la toxicité : médicaments hypokaliémiants (thiazidiques), myorelaxants (anticholinestérasiques).

Certains médicaments peuvent réduire l’efficacité de la méthylprednisolone :

  • Anticonvulsivants (phénytoïne, phénobarbital), rifampicine (induction du métabolisme de la méthylprednisolone).
  • Antiacides (diminution de l’absorption orale de la méthylprednisolone).

L’utilisation prolongée de fortes doses de méthylprednisolone peut entraîner une hyperfonction et une suppression des glandes surrénales. Les symptômes de surdosage comprennent le syndrome de Cushing, l’ostéoporose et la faiblesse musculaire. Dans ces cas, il est essentiel de consulter un médecin.

Pour éviter le risque d’insuffisance surrénale aiguë, il ne faut jamais arrêter brutalement le traitement après une utilisation prolongée, même à faible dose. La prudence est de mise chez les patients souffrant d’ostéoporose, de troubles psychiatriques, d’ulcère gastroduodénal, de diabète, d’insuffisance cardiaque, d’hypertension et chez les enfants en pleine croissance. Utiliser avec prudence chez les personnes âgées, à la dose minimale efficace et pendant la durée la plus courte possible. L’utilisation prolongée chez la femme enceinte peut entraîner une légère diminution de la croissance fœtale. L’utilisation pendant la grossesse nécessite une évaluation attentive des bénéfices et des risques pour la mère et l’enfant. La méthylprednisolone peut passer dans le lait maternel; la prudence est donc recommandée pendant l’allaitement.

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