Le vietnamien est une langue tonale avec six tons distincts, représentés par cinq signes diacritiques. Ces tons sont : le ton plat, le ton aigu (´), le ton grave (`), le ton hỏi (?), le ton ngã (~), et le ton nặng (.). Le terme « ton » désigne la modulation de la voix, tandis que « signe » se réfère à la marque diacritique écrite. Le ton plat n’a donc pas de signe diacritique.
Lorsqu’on écrit un signe diacritique sur un mot, il faut le placer sur la voyelle, et non sur la consonne :
- S’il n’y a qu’une seule voyelle, le signe diacritique est placé sur cette voyelle. Exemples : Mã, Mình, Bạn, Cùng.
- S’il y a deux ou trois voyelles sans consonne finale, le signe diacritique est placé sur l’avant-dernière voyelle. Exemples : Hòa, Kiểu, Hai, Mỗi.
- S’il y a deux ou trois voyelles avec une consonne finale, le signe diacritique est placé sur la dernière voyelle. Exemples : Tiếng, Việt, Nguyễn, Quỳnh.
Il existe plusieurs façons de traduire le nom de ces tons en anglais, puis en français. Le tableau ci-dessous combine deux approches : une traduction littérale et une description basée sur la hauteur de la prononciation :
Ton | Traduction littérale | Hauteur et forme |
---|---|---|
Ton plat | Ton plat | Ton moyen |
Ton aigu | Ton aigu | Ton montant |
Ton grave | Ton grave | Ton descendant |
Ton hỏi | Ton interrogatif | Ton montant-descendant |
Ton ngã | Ton saccadé | Ton montant-brisé |
Ton nặng | Ton lourd | Ton descendant abrupt |
Le schéma ci-dessous illustre la hauteur de la prononciation des différents tons :
Schéma des hauteurs de tons en vietnamien
L’utilisation des tons est cruciale, car un ton différent peut changer complètement le sens d’un mot. Exemples :
- Ma = Fantôme (ma)
- Mà = Mais (mà)
- Má = Mère/Joue (má)
- Mả = Tombe (mả)
- Mã = Cheval (origine chinoise), Apparence (mã)
- Mạ = Jeune pousse de riz, Revêtement (mạ)
Ou encore :
- Ba = Trois, Père (ba)
- Bà = Grand-mère, Madame (bà)
- Bá = Super, Tante (bá)
- Bả = Poison (bả)
- Bã = Résidu (bã)
- Bạ = Indiscriminé (bạ)
Le ton aigu et le ton ngã sont souvent confondus :
Ton aigu : C’est un ton montant. Pour le produire, imaginez que vous êtes surpris et que vous demandez « quoi ? » avec une intonation montante. L’air doit circuler librement dans la gorge pendant que vous élevez progressivement la voix. Exemples : Nói, Sáng, Tốt, Tối, Đúng, Phút.
Ton ngã : C’est un ton montant puis descendant brusquement. Pour le produire, vous devez d’abord fermer partiellement la glotte pour restreindre le flux d’air. Ensuite, élevez la voix comme pour le ton aigu. En raison de la restriction du flux d’air, le son sera comme si vous aviez du mal à parler. Autrement dit, le son sera interrompu, non fluide. Exemples : Chữ, Sẽ, Mỹ, Rưỡi, Bữa, Mỗi.
Le ton plat et le ton grave sont aussi souvent confondus :
Ton plat : C’est un ton moyen. Pour le produire, ouvrez grand la gorge pour que l’air circule librement. Gardez votre voix à un niveau constant et monotone. Vous pouvez choisir de la maintenir à un niveau moyen ou élevé. Ne baissez pas la voix, même à la fin d’un mot. Exemples : Tên, Ngôn, Anh, Trưa, Đêm, Chơi.
Ton grave : C’est un ton descendant. C’est probablement le ton le plus facile pour les francophones. Pour le produire, baissez progressivement la voix jusqu’à un niveau moyen, comme vous le feriez normalement à la fin d’un mot ou d’une phrase en français. Le flux d’air peut circuler librement au début, puis se restreindre progressivement. Exemples : Chào, Người, Giờ, Nghề, Bài, Đường.
Enfin, le ton hỏi et le ton nặng :
Ton hỏi : C’est un ton légèrement montant. En vietnamien, « hỏi » reflète en quelque sorte la nature de ce ton, car il sonne comme si quelqu’un n’était pas sûr et demandait confirmation. Pour produire ce son, vous devez ouvrir la glotte pour que l’air circule librement. Gardez la voix à un niveau moyen au début. Bloquez le flux d’air par le nez lorsque vous baissez progressivement la voix. Laissez l’air s’échapper uniquement par la bouche ! Une astuce consiste à se boucher le nez en pratiquant ce ton. Exemples : Hỏi – Hả – Phải – Nhỉ – Của – Chỉ.
Ton nặng : C’est un ton descendant et fort. En vietnamien, « nặng » explique pourquoi c’est le ton le plus lourd de la langue. Pour produire ce ton, gardez votre voix aussi basse que possible dès le début. Arrêtez le flux d’air avec la gorge, ne laissant qu’une très petite quantité d’air s’échapper de la glotte. En fait, tant que vous pouvez arrêter le flux d’air, vous produirez le ton nặng, quel que soit le niveau de hauteur auquel vous commencez votre voix. Exemples : Mạ, Một, Nặng, Mặt, Chị, Mẹ.